Il y a quelque temps, j’ai découvert dans une cave un gros carton rempli d’un chaos de documents divers qui constituent, si j’ai bien compris, les fondements d’une proposition ambivalente de « nouveau départ », prévoyant l’extinction de la majeure partie de l’humanité devenue stérile, et la survie dans le cosmos de quelques poignées d’individus qui tiendraient des journaux intimes en écoutant de la musique qui calme. Malgré les (ou peut-être à cause des) nombreuses incohérences et invraisemblances qu’ils contiennent (sans parler de l’absence de hiérarchie qui caractérise leur organisation) ces documents seront la matière première de Quitter la Terre, qui se présente sous la forme d’une présentation d’un projet intitulé, justement, Quitter la Terre, quelque part entre un Pecha Kucha qui s’éterniserait, la visite d’un atelier protégé et un congrès de futurologie dilettante.
Joël Maillard
– Au vu des conditions initiales, les probabilités que nous soyons en train de faire ce que nous sommes en train de faire, Joël, sont quasi nulles…
– Oui Joëlle, et pourtant, de toute évidence, nous sommes bel et bien en train de faire ce que nous sommes en train de faire.
– Et si ce n’est pas le cas, alors là, l’illusion est redoutablement bluffante.
Texte et mise en scène : Joël Maillard
Conception et jeu : Joëlle Fontannaz, Joël Maillard
Avis sur tout : Tiphanie Bovay-Klameth
Lumière : Dominique Dardant
Maquettes et dessins : Christian Bovey
Musique, instruments et mode d’emploi : Louis Jucker
Synthèse 12-bits : Skander Mensi (arc-en-ciel électronique)
Son : Jérémie Conne
Création vidéo : Daniel Cousido
Dispositif vidéo : Michaël Egger
Photographies : Alexandre Morel, Jeanne Quattropani
Production : Jeanne Quattropani
Diffusion : Delphine Prouteau
Soutiens : Ville de Lausanne, Loterie Romande, Canton de Vaud, Fonds d’encouragement à l’emploi des intermittents genevois (FEEIG) et Fondation suisse des artistes interprètes (SIS), Pour-cent culturel Migros et Fondation Ernst Göhner
Coproduction : Arsenic – Centre d’art scénique contemporain, Fédération d’Associations de Théâtre Populaire (FATP)
Les activité de SNAUT ont commencé avec le Cycle des rien (Rien voir, Ne plus rien dire, Pas grand-chose plutôt que rien) dont Quitter la Terre marque la sortie provisoire.
Développant une obsession tenace pour la notion d’espace clos, présente sous différentes formes dans toutes ses créations, SNAUT a proposé jusqu’ici des expériences immersives. Immersion dans des dispositif et/ou des fictions, toujours dans des rapports de représentation non-frontaux. Ici, pour la première fois, il y aura des acteurs sur scène et des spectateurs assis dans un gradin.