Avec RUSH(ES), Alexandra Bachzetsis entame une exploration introspective du corps comme lieu de désir, de fiction et d’auto-observation. Le titre évoque à la fois l’élan, la montée d’adrénaline, et les états de transe ou d’excitation. 

Sur scène, le corps devient un espace de transformations rapides et intenses. Plaisir, solitude, joie ou angoisse se traduisent par une physicalité extrême, où le corps glisse tour à tour vers l’animal, l’objet ou l’outil. Le public est invité non pas à « comprendre », mais à ressentir.

À travers cette performance, Bachzetsis interroge la manière dont le désir est façonné et marchandisé par la société. Le corps devient un lieu de résistance, un terrain d’émancipation, et un miroir tendu à notre conscience sociale.

Alexandra Bachzetsis est chorégraphe et artiste visuelle, basée à Zurich (CH). Sa pratique se déploie à l’intersection de la danse, de la performance, des arts visuels et du théâtre, produisant une hybridation des espaces où le corps, en tant qu’appareil artistique et critique, peut se manifester.

Une grande partie du travail de Bachzetsis consiste en des chorégraphies du corps, s’attachant aux manières dont la culture populaire constitue une source de gestes, d’expressions, d’identifications et de désirs, alors que nous créons et recréons sans cesse nos corps et les façons dont nous nous identifions à travers eux. Dans ce cadre, elle scrute l’influence réciproque entre l’usage du geste et du mouvement dans les genres “populaires” ou “commerciaux”, d’une part, et dans les “arts”, d’autre part. Pour Bachzetsis, la relation entre ces formes et genres variés ouvre une enquête sur le corps humain et son potentiel de transformation. En fin de compte, la manière dont nous mettons en scène et performons nos corps et nous-mêmes – à travers stéréotypes et archétypes, choix et clichés, travail et spectacle – demeure une question qui traverse et façonne son œuvre.

Depuis 2001, elle a créé plus de 30 pièces, présentées dans des institutions de renom telles que le Centre Pompidou, le MoMA de New York, la Tate Modern, l’Art Institute of Chicago, le Kunsthaus Zürich, ainsi que lors de documenta 13 et 14. Ses projets récents incluent Notebook (2023), une commande de la Kunsthalle St. Gallen, Exposure (2024), une collaboration avec le Cullberg Ballet à Stockholm, et Rush(es) (2025), une commande du Centre Pompidou, présentée au Grand Palais à Paris.