Julien Mages

Janine Rhapsodie


Texte: inspiré du Misanthrope de Molière.

Compagnie: Collectif Division.

Interprétation:
Carine Barbey, Ahmed Belbachir, Juan Bilbeny, Tiffany-Jane Madden.

Dramaturgie: Anne-Laure Sahy. Collaboration artistique: Pascale Vachoux. Lumière, scénographie: Chloé Decaux. Assistanat scénographie et construction: Rafael Chavez Gonzalez. Composition chants: Alexis Gfeller. Costumes: Agnès Boudry.

Pour ce projet je veux revenir à des fondamentaux dramatiques mêlant narration classique et rupture stylistique, inclinant vers une forme plus abstraite aux accents surréalistes… m’inspirant de molière je ne peux me départir de l’idée d’en faire avant tout une comédie, aussi le pari sera de reprendre le conflit mythique de la pièce classique opposant Alceste aux courtisans pour le transposer à aujourd’hui… À ceci près que mon Alceste sera une femme et que cette distraction s’affranchira allègrement de son tuteur légitime tant par sa fable que par sa forme, l’idée étant d’en garder avant tout le rire.
Deux personnalités s’affrontent sur un terrain politique et philosophique. L’une, la misanthrope, se confronte à un puissant homme d’affaires. Ce dernier s’est pris pour un intellectuel en écrivant un essai socio-philosophique et vient demander des comptes à la misanthrope qui a fustigé son essai dans un article véhément. L’homme de pouvoir va ainsi se heurter à la réalité de la femme représentant un autre pouvoir: celui de la pensée vraie. C’est dans cette joute entre le vrai et le faux que la pièce va se développer avec pour entourage les intrigants qui ne sont pas sans rappeler les personnages du classique.
Ainsi, cette femme d’une cinquantaine d’années se verra diffamée, outrée par la vindicte orgueilleuse du puissant et la lâcheté de son entourage quant à ce qu’elle défend comme la vérité. Se voyant acculée elle prendra la décision de tout quitter et de s’échapper en une retraite loin des hommes.
Nous la suivrons dans cette retraite pour nous rendre compte que l’action qui suit une décision lourde de conséquences contraint l’être vrai à se confronter à une vérité plus brutale encore que celle dont elle se croyait la victime sociale; cette vérité comme le miroir de soi et de sa fragile imperfection.
(Julien Mages)