Erik Zollikofer

Les Gourmandises


Texte: Jean Charles, Michel Bühler, Franz Hohler, France Léa, Jean-François Panet, René Zahnd, Gardi Hutter.

Compagnie: Via Théâtre.

Interprétation:
Isabelle Bonillo, Marielle Pinsard, Jean-Luc Borgeat, Thierry Romanens.

Scénographie: Erik Zollikofer. Lumière: Erik Zollikofer. Costumes: Harald Péclat.

La table est un lieu de plaisir, mais ce n’est pas parce que nous mangeons que nous parlons nourriture. De même, lorsque nous parlons gourmandises, ne nous est-il pas nécessaire de penser table. Seule la qualité ainsi que la facétie des propos seront maîtres sur scène. Ce spectacle est un amusement culturel. Il se veut ludique avec le public et n’a aucune autre prétention que de réchauffer les âmes à coup de gaieté, ainsi que de faire fleurir de magnifiques sourires sur les lèvres de tout un chacun. Ce qui, par les temps qui courent, s’impose comme un médicament de première nécessité. Il n’est jamais facile, pour caractériser une intention, de happer un mot au hasard des commodités du langage, toujours empreintes de paresse. La gourmandise évoque un lieu de dilection, sûrement de vocation, peut-être une sorte d’appel, en même temps qu’une réponse à cet appel. Mais la gourmandise, tout au long de son histoire, a souffert d’une malédiction, ou, si l’on veut, d’une humiliation: faire acte de gourmandise, c’est nourrir son corps, c’est autre chose qu’établir un rapport intellectuel, autre chose qu’établir un rapport sensible, autre chose même qu’établir un rapport d’intuition, et en même temps, c’est un peu tout cela. Il est donc temps de rendre justice et de rétablir la notion de désir, applicable à moult sujets, et de le considérer comme une grande vertu. S’il est vrai que « la vertu n’est qu’un vice qui s’élève au lieu de s’abaisser » (Maeterlinck), les gourmands sont des hommes vertueux.