Issues du Japon impérial du XIe siècle, les Notes de chevets sont des écrits de Sei Shônagon, dame d’honneur de la cour, qui transcrivait ses impressions sur ce qui l’entourait. Chaque soir, elle énumère et trie les émotions que la vie produit sur elle. C’est à la fois très prosaïque et très intime. Certaines notes nous paraissent étranges, éloignées de notre époque; d’autres s’apparentent à nos valeurs. Toutes questionnent, par leur gamme d’écarts et de similitudes, le regard et le rapport entre le particulier et l’universel. Sur scène, trois écrans translucides et mobiles servent à la projection de la vidéo et au titrage des fragments: « choses qui font battre le cœur, Choses rares, Choses qui sont proches bien qu’éloignées… Cascades, Forêts… « . Manipulés par les comédiennes, ces écrans structurent l’espace et orientent la circulation des corps. Ils confèrent à l’ensemble une impression de fluidité, de douceur et de légèreté renforçant la sensualité de ces notes qui interrogent avant tout la perception sensible du monde.

Ce journal de bord écrit il y a plus de mille ans est d’une grande modernité. D’où la tentative de le ramener vers notre temps, par le biais d’une vidéo tournée à Kyoto et la participation de protagonistes japonais.