Eugeniusz Korin (PL)
Rêves
Texte: "Crime et Châtiment" de Dostoïevski. Adaptation d'Eugeniusk Korin.
Compagnie: Théâtre Populaire Romand.
Interprétation:
Jean-Jacques Chep, Nathalie Gaubicher, Elzbieta Jasinska, Jacques Maeder, Jacques Maître, Frédéric Martin, Jean-Philippe Meyer, Margarita Sanchez, Claude Vuillemin, et les enfants Alexis Charrière/Damien Modolo (en alternance), Tatiana Crelier /Fanny Wobmann (en alternance).
Traduction: André Marcowicz. Interprète et assistante à la mise en scène: Olga Stanislawsk.a Scénographie et costumes: Gilles Lambert. Lumières: Géza Vadas. Musiques: Petr llitch Tchaïkovski. Régie générale: Philippe Roux. Régie son: Mark Franklin. Maquillages et perruques: Johannita Mutter.
Raskolnikov est un jeune étudiant de Saint-Pétersbourg qui se sent prisonnier de la pesanteur quotidienne et de la pauvreté. Il se veut fort, dur; il veut répondre cruellement à la cruauté de la vie. Il veut changer un état de la société qui lui paraît détestable et il va le tenter par la violence. Un jour, il assassine une vieille usurière à coups de hache, mais il ne profite guère de son crime. La chute est profonde, mais sa remontée de l’enfer lui fera retrouver sa nature cachée et contaminée par l’amour et par la compassion. Le metteur en scène russe Eugeniusk Karin a su reproposer l’état de lutte permanente qui caractérise le roman, où l’être humain se trouve jeté avec ses faiblesses et ses infirmités, et d’où ressortent, lentement et douleureusement, quelques valeurs moins douteuses, moins éphémères. Cette adaptation relie le sortilège de la langue de Dostoïevski (dans la traduction d’André Marcowicz, qui a aussi collaboré au travail de réécriture théâtrale) avec tout le pouvoir suggestif du théâtre. Dans cette mise en scène fort inventive, les scènes et les espaces se succèdent par des enchaînements parfaitement maîtrisés et des effets jamais gratuits; le décor visionnaire et dynamique, ainsi que le jeu des acteurs, nous plongent dans le monde onirique et angoissé des personnages. Pour Eugeniusk Karin, il y a deux peuples de comédiens particulièrement heureux: les Anglais avec Shakespeare et les Russes avec Dostoïevski. Par cette adaptation, le Théâtre Populaire Romand offre au public le privilège de s’approcher de ce dernier, grâce au concours d’un metteur en scène issu de la même culture que le grand romancier et qui a remarquablement dirigé les comédiens dans un « jeu à la russe » fiévreux et intense.