Antonija Livingstone, Nadia Lauro

Études hérétiques 1-7


Si nous n’avons pas d’hérétiques, nous devons les inventer, car l’hérésie est essentielle pour notre santé et notre croissance… Notre symbole de croyance est l’hérésie.
Ievgueni Ivanovitch Zamiatine (1884-1937), écrivain russe du XXe siècle

Armées de leur sensibilité dandy féministe, Antonija Livingstone et Nadia Lauro réaniment le format usité du symposium et en font revivre les ambitions oubliées et les plaisirs grivois.
Dans la Grèce ancienne, un symposium est un regroupement de pédérastes enthousiastes. Autant d’aristocrates réunis pour boire du vin, philosopher, séduire et éduquer leurs jeunes amants.
Logos, Pathos et Éros réunis autour de divertissements légers comme la poésie, la danse et la musique, une machine à former des citoyens éclairés et intégrés.
Les deux artistes usent de l’architecture sociale et physique de ce format pour stimuler le partage de sagesse et la culture d’une citoyenneté pleine d’entrain. L’espace qu’elles forment est rempli de tendresse, d’une renégociation de nos prises de conscience, de regards portés sur les mystères permanents de la vie. Comme elles l’indiquent, la vitalité est en jeu. Un habitat queer d’intelligence sensorielle se construit en temps réel. Le témoignage et l’accompagnement supplantent le contrat du spectateur. L’étymologie du mot hérésie, hérétique fait référence à celui ou celle qui choisit pour lui/elle-même, en contraste avec les normes sociétales dominantes.