Émilie Charriot (CH)
King Kong Théorie
- 95’
- G Boucle magnétique
- E Recommandé aux malvoyant·e·x·s
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Une danseuse, une actrice, un plateau nu. C’est sans artifices, sans véhémence non plus qu’Émilie Charriot adapte Virginie Despentes. Plus qu’une charge féministe, King Kong Théorie se vit comme le récit d’une émancipation, l’affirmation d’une liberté. Celle d’un être qui entend rester debout, quoi qu’il arrive. Trois ans après sa création à l’Arsenic, Émilie Charriot y reprend son adaptation de l’œuvre coup de poing de Virginie Despentes. Dans un verbe cru et maîtrisé, l’auteure y parle de prostitution, de viol, de pornographie, de sexualité et de féminisme. Simple mais jamais simpliste, la mise en scène s’appuie sur la force du texte, sur ses paradoxes, sur sa complexité pour mieux mettre en lumière son universalité. Derrière la militante affleurent l’écrivain et surtout l’individu, qui théorise sur son vécu.
Diplômée de La Manufacture en 2012, la Lausannoise Émilie Charriot (1984) pratique le théâtre en autodidacte jusqu’en 2009, mettant essentiellement en scène des auteurs d’Europe de l’Est. En Suisse, elle joue sous la direction de Christian Geffroy Schlittler, Oscar Gómez Mata, Massimo Furlan et Jean-Louis Hourdin. Elle met en scène King Kong Théorie (2014) d’après Virginie Despentes et Ivanov (2016) d’après Tchekhov à l’Arsenic. En 2017, elle met en scène Le Zoophile d’Antoine Jaccoud et Passion simple d’Annie Ernaux au Théâtre de Vidy. Son théâtre sur le fil des lois morales est traversé de tendresse et de transgression. Frontal, il se fait scène de l’exposition et de l’affirmation, à commencer par l’affirmation de soi et d’un être femme qui s’assume autant qu’il s’interroge.